Tyna Awad est une artiste qui vit et travaille à Tiohtià:ke (Montréal), territoire autochtone, lequel n’a jamais été cédé. Elle reconnaît la nation Kanien’kehá:ka comme gardienne des terres et des eaux sur lesquelles elle vit.

Biographie

Diplômée du Baccalauréat en Arts visuels et médiatiques à l’UQÀM, Tyna Awad travaille occasionnellement comme assistante d’artistes sculpteurs. Durant son parcours universitaire, elle s’est impliquée au sein de sa communauté en tant qu’auxiliaire de recherche en sculpture (Bois). Depuis 2020, elle a participé à quelques expositions collectives, notamment à la Place des Arts et à la Galerie de l’UQÀM, puis à une exposition autogérée à l’ancienne École des Beaux-Arts (Montréal). Récemment, elle a organisé l’exposition duo Tyna Awad/Ulrick Olivier (Montréal), a participé à Faire Papier, encan silencieux tenu par l’atelier Retailles (Montréal) et a présenté son travail au Centre Regart (Lévis), centre d’artistes en art actuel, dans le cadre de l’exposition Indéterminations.

Démarche

Issue d’une famille Libanaise ainsi que de la communauté LGBTQ+, ma pratique artistique s’articule autour de différents médiums pour aborder des problématiques identitaires. Je m’intéresse également à la dualité qui oppose la méthode et le lâcher-prise dans mon processus créatif. J’utilise la peinture, la fabrication de papier à partir de vêtements et la vidéo documentaire pour évoquer des sujets à la fois intimes et universels. Les traumas, la croissance personnelle, l’identité et sa construction dans une société patriarcale, la mémoire et la manière dont celle-ci affecte le présent sont tous des thèmes explorés à partir de mon expérience.  

D’une part, ma pratique se développe activement autour de la synthèse paradoxale entre la méthode et le lâcher-prise. Afin d’y parvenir, je détermine certains paramètres à l’avance, puis je m’applique à porter une attention flottante aux variables imprévues et aux mouvements naturels et muables que prennent les choses tout au long de mon processus créatif. Cette attention, qu’on pourrait qualifier d’outil de travail, me force à observer le déploiement d’une situation et à m’y ajuster. Autrement dit, je m’offre la possibilité et l’opportunité de réajuster mes méthodes face à la matière et aux rencontres. Ainsi, je me permets d’accueillir l’imprévu comme il se présente, je travaille avec et autour de celui-ci. 

D’autre part, mon travail soulève des questionnements concernant les problématiques communes rencontrées par certaines minorités. Mon parcours de vie m’inspire à mettre en lumière la dualité vécue par les personnes queer provenant de communautés conservatrices. J’adresse en particulier la guérison de notre enfant intérieur et la libération d’un cycle d’oppression, ou comment les femmes et les personnes queer abordent la question du genre, de la féminité, de la sexualité et de l’émancipation en contradiction avec une société patriarcale et une enfance où la tradition est prônée.